Les libéraux ont été reportés au pouvoir avec un gouvernement minoritaire

CIC News
Published: October 21, 2019

Les électeurs canadiens ont élu un gouvernement libéral minoritaire lundi soir, mettant fin à une campagne électorale de 40 jours. La campagne a donné lieu à de nombreuses promesses sur l’immigration, mais le sujet n’est cependant pas devenu un enjeu majeur.

Les libéraux ont remporté 157 des 338 circonscriptions électorales du Canada, mais n’ont obtenu que 33,1 % des suffrages populaires, contre 39,5 % en 2015.

La minorité libérale dirigée par Justin Trudeau fera face à une opposition dirigée par le Parti conservateur du Canada, qui a remporté 121 sièges et 34,4 % du vote populaire.

Le Bloc québécois a remporté 32 sièges, suivi du Nouveau Parti démocratique avec 24 sièges, du Parti vert avec trois sièges et d'un siège  indépendant.

Le nouveau Parti populaire du Canada, qui a fait campagne en promettant de réduire le nombre d’immigrants admis chaque année au Canada, n’a pas obtenu de siège.

Les priorités des libéraux en matière d’immigration

Le statut minoritaire des libéraux signifie qu’ils devront maintenant trouver un terrain d’entente avec leurs adversaires au Parlement afin d’adopter des lois.

Toutefois, étant donné que les cinq partis représentés à la Chambre des communes ont fait campagne sur des politiques en faveur de l’immigration, l’obtention de l’appui d’une majorité pour les politiques d’immigration est envisageable.

Les niveaux d’immigration annuels du Canada, que les libéraux se sont engagés à augmenter au moyen de « hausses modestes et responsables », constituent l’une des questions prioritaires pour le parti.

L’approche pluriannuelle de planification des niveaux d’immigration adoptée par les libéraux en 2017 prévoit que le nombre de nouveaux arrivants au Canada atteindra 350 000 d’ici 2021, soit une augmentation annuelle totale d’environ trois pour cent par rapport à 2020.

Cette augmentation pourrait se poursuivre au-delà de 2021 si, dans les années à venir, les libéraux obtiennent l’appui de la majorité à l’égard de leurs objectifs en matière d’immigration.

Près de 60 % des nouveaux arrivants seront admis dans le cadre des programmes d’immigration économique du Canada, et dans leur programme électoral les libéraux ont déclaré qu’ils continueront de mettre l’accent sur « les personnes hautement qualifiées qui peuvent contribuer à bâtir un Canada plus fort. »

Pendant la campagne électorale, le chef conservateur Andrew Scheer a qualifié les objectifs des libéraux en matière d’immigration de « raisonnables ». Il a également déclaré que les objectifs du Canada en matière d’immigration ne devraient pas être « politisés », ce qui suggère qu’une certaine coopération entre les deux parties sur les objectifs du Canada pourrait être possible.

Entrée express

On ne s’attend pas à ce que les libéraux apportent des changements majeurs au système d’Entrée express du Canada, qui a été introduit par les conservateurs en 2015 pour gérer le bassin de candidats pour trois des principaux programmes d’immigration économique du Canada — la Catégorie des travailleurs qualifiés (fédéral) (CTQF), la Catégorie de l’expérience canadienne (CEC) et la Catégorie des travailleurs de métiers spécialisés (fédéral) (CTMSF).

Le système à points attribue une note aux candidats admissibles en fonction de leur âge, de leur niveau de scolarité, de leur expérience de travail spécialisée et de leur maîtrise du français ou de l’anglais, parmi d’autres facteurs. Les candidats les mieux classés sont invités à demander la résidence permanente au Canada via les rondes d’invitations périodiques d’Entrée express.

En 2016, les libéraux ont réduit le nombre de points accordés pour une offre d’emploi, de 600 à un maximum de 200, afin que les personnes invitées à présenter une demande de résidence permanente soient bien qualifiées et aptes à réussir sur le plan économique au Canada.

Les conservateurs se sont engagés à renverser ce changement dans leur programme électoral, une promesse qui pourrait provoquer des frictions entre les deux principaux partis au Parlement.

Vérifiez si vous êtes admissible au bassin d'Entrée express.

L’immigration dans les régions

Un autre engagement clé des libéraux en matière d’immigration a été celui de créer un Programme des candidats municipaux afin de s’assurer que les communautés de partout au Canada, peu importe leur taille, soient en mesure d’attirer et de soutenir les travailleurs étrangers qualifiés et leur famille.

Les libéraux ont dit que le programme proposé «permettra à des communautés locales, à des chambres de commerce et à des associations locales de parrainer directement des immigrants permanents. »

Les libéraux se sont également engagés à rendre permanent le Programme pilote d’immigration au Canada atlantique. Ce programme accéléré permet aux employeurs des quatre provinces de l’Atlantique — la Nouvelle-Écosse, le Nouveau-Brunswick, Terre-Neuve-et-Labrador et l’Île-du-Prince-Édouard — d’embaucher des travailleurs étrangers pour des postes qu’ils n’ont pu pourvoir localement.

Le Programme des candidats municipaux et le Programme pilote d’immigration au Canada atlantique font écho à l’engagement des conservateurs « d'encourager les nouveaux immigrants économiques à travailler dans des régions éloignées du pays en leur donnant de l’information sur les débouchés hors des centres urbains. »

Les libéraux se sont également engagés à rendre la demande de citoyenneté canadienne gratuite, affirmant que « [l]e processus d’octroi de la citoyenneté est un service gouvernemental, et non un service pour lequel les gens devraient payer. »

La possibilité d’un appui de la part du NPD ou du Bloc Québécois ?

Les libéraux pourraient aussi trouver des points communs avec le NPD ou le Bloc québécois sur certaines initiatives en matière d’immigration.

Cependant, s’en remettre à l’un ou l’autre parti pour obtenir un appui législatif entraînerait des contraintes et amènerait les libéraux à envisager les projets prioritaires du NPD ou du Bloc Québécois en matière d’immigration.

Pour le NPD, ces priorités comprennent l’amélioration de la reconnaissance des titres de compétences professionnels étrangers, la suppression du plafond annuel des demandes de parrainage pour les parents et les grands-parents et la suspension de l’Entente sur les tiers pays sûrs entre le Canada et les États-Unis.

L’Entente sur les tiers pays sûrs limite le nombre de personnes qui peuvent demander l’asile aux postes frontaliers officiels qui se trouvent entre le Canada et les États-Unis, mais ne s’applique pas aux points d’entrée non officiels.

Cette faille a été utilisée par près de 50 000 personnes, principalement des non-Américains, pour demander l’asile au Canada depuis l’arrivée au pouvoir du président américain Donald Trump.

Le NPD affirme que le traité devrait être suspendu pour permettre à tous les demandeurs d’asile de présenter une demande aux postes frontaliers officiels.

Le Bloc québécois pourrait essayer de profiter de sa présence renforcée au Parlement pour demander une plus grande autonomie pour le Québec en matière d’immigration.

Le Québec a déjà le pouvoir de sélectionner les immigrants de la catégorie de l’immigration économique et d’établir ses seuils d’immigration, et son gouvernement provincial réclame maintenant le contrôle des admissions pour la catégorie du regroupement familial et celle des réfugiés.

Parmi les priorités en matière d’immigration définies par le Bloc québécois, il y a celle de s’assurer que les résidents du Québec qui demandent la citoyenneté canadienne ont une connaissance suffisante du français, celle d’avoir un droit de véto à l’égard de toute décision fédérale d’expulser un réfugié et celle de suspendre l’Entente sur les tiers pays sûrs conclue entre le Canada et les États-Unis.

La vaste majorité des demandeurs d’asile américains sont entrés au Québec par un point de passage non officiel appelé Roxham Road et le Bloc québécois veut que le traité soit suspendu pour limiter l’arriéré des demandes et pour limiter les coûts pour le Québec.

Vérifiez si vous êtes admissible à un programme d'immigration canadien

Traduction : Alexandra Miekus

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